Peut-on guérir de ses blessures profondes ?

Nous aimerions vraiment pouvoir vous répondre OUI et vous indiquer les étapes à suivres pour que ce miracle se produise, que cette guérison ait lieu, et que tout soit merveilleux dans votre vie, mais ce serait un mensonge, car chacun sait que ça ne se passe pas comme ça dans la vie.

En revanche, ce qu'il est possible de faire, c'est de bien vivre avec nos blessures et nos maux, un peu comme une cicatrice à la suite d'un accident, bien propre, bien refermée, qui ne fait plus mal, mais qui est là et demeurera sur notre corps pour toujours. C'est notre histoire, des choses se produisent dans notre vie et c'est ce qui la rend unique et remarquable.

N'oubliez jamais que c'est à travers ces failles que la lumière passe.

La recherche de l'harmonie, quels que soient les événements qui jalonnenent notre parcours, est le sens de notre existence. Alors, on s'y met !

Le temps

Comme bien souvent dans nos articles, puisqu'ils s'adressent à un très vaste lectorat, il nous est difficile d'entrer dans les détails de telle ou telle situation, mais nous pouvons néanmoins vous donner quelques clés qui généralement s'appliquent à toutes et tous par tout et en tout temps.

Le temps est une de ces données qui joue un rôle immense dans l'apprivoisement de nos blessures émotionnelles.

Il faut savoir, par exemple, que pour certains troubles, notre cerveau ne les enregistre pas, il s'en débarasse. Le temps s'écoule et des années plus tard, le souvenir traumatique refait surface, souvent à l'occasion d'une forte charge émotionnelle.

Prenons l'exemple de cette toute jeune fille de 19 ans qui a été abusée sexuellement lorsqu'elle était enfant. C'est au moment de sa grossesse indésirée et de son avortement que tout lui est revenu. Cela a été le déclencheur.

C'est aussi la raison pour laquelle les victimes de traumatismes parlent parfois seulement des années plus tard, c'est parce-que sur le moment, un voile vient se déposer sur ces instants qui ont tout brisé. Ces personnes connaissent toutes sortes de troubles, mais ne savent pas que l'origine se trouve dans ce moment.

Il faut donc laisser du temps au temps.

Ce qu'il nous faut faire par contre, c'est être attentif(ve) à nous-même, à nos réactions, nos inconforts. Il faut nous écouter. Rien n'arrive pour rien.

Seul(e) ou accompagné(e) ?

Même avec tout le temps imaginable, certaines personnes ne pourront jamais prendre conscience de leur mal-être, et ce pour toutes sortes de raisons. La plus fréquente étant que ces personnes ont pendant si longtemps appris à enterrer leurs émotions, à les nier, à les étouffer, qu'elles ne savent plus les exprimer, les laisser exister. Elles peuvent rester comme ça toute leur vie malheureusement.

Dans certaines situations, le recours à des spécialistes est donc indispensable. Et cela peut représenter tout un défi puisqu'il y a un écran, un bouclier à dépasser pour atteindre l'individu. Et donc se pose ici la question suivante : comment dire à quelqu'un que l'on pense qu'il ou elle devrait aller voir un professionnel, un ''psy'' ?

Puisque le temps joue parfois contre nous, il peut aussi jouer pour nous. La meilleure façon est de bien faire passer le message que cela n'est pas définitif, c'est un essai, c'est juste le temps d'y voir plus clair, c'est pour se donner un coup de pouce au démarrage. Généralement avec cette approche, les personnes acceptent de se rendre à quelques séances. Il faut alors qu'un ''résultat'' soit ressenti, sinon elles abandonnent et retournent à ;eut état précédent.

Il faut donc choisir le bon moment pour effectuer cette démarche. Le temps, encore lui, est notre allié. Lorsque la personne est extrêmement vulnérable, ce n'est pas un bon moment, car elle se sentira piégée. Lorsque tout va super bien, la personne saura prouver qu'elle n'a nul besoin de ce soutien. Il faut donc surveiller les moments de neutralité, lorsque la vie ne fait que se dérouler, ni bien, ni mal, juste le quotidien. Et si on essayait juste d'améliorer un peu les choses ? Bien souvent la réponse ressemble à : ''Okay. Pourquoi pas ?''.

Bien sûr, cela peut s'appliquer à soi-même, mais ce n'est pas toujours évident. Il est des situations où on a besoin de soutien. Il est des choses auxquelles on ne peut pas faire face seul(e). Il faut acepter cela et ça peut être un peu compliqué de le faire.

Autre scénario tout à fait valide : on pense qu'on peut le faire soi-même, on peut procéder à ce grand ménage individuellement, on va rassembler des outils, méditer, lire des livres et s'en sortir seul. OUI ! Il faut le faire. Parfois sinplement pour réaliser que l'on a véritablement besoin de ce petit coup de pouce malgré toute notre bonne volonté, et c'est okay.

Et bien sûr, parfois, ce travail que l'on fait par nous-même porte ses fruits et l'on se sent mieux. C'est un accomplissement merveilleux.

Mais attention, dans ce domaine, rien n'est jamais définitivemetn acquis. Ce qui est arrivé est arrivé et ne peut être changé. Le mieux que l'on puisse faire est ranger bien proprement cet événement sur une étagère bien haut. C'est là, mais ce n'est plus au beau milieu du chemin. Tout est en ordre.

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Un cheminement

Que vous ayez commencé une thérapie ou que vous avanciez seul(e) pour apprivoiser vos démons, il faut toujours se souvenir qu'il s'agit d'un cheminement. C'est un peu comme les enfants qui, lors d'un voyage en voiture, demandent après 30 minutes : ''à quelle heure on arrive ?''. Tout cela prend du temps. Continuez à vivre, évoluez, développez-vous. La résolution des problématiques qui vous habitent se fait en parallèle.

On voit trop souvent ces soins que l'on s'accorde comme définis dans le temps : on entre à l'hôpital et on ressort guéri(e). Cela ne fonctionne pas ainsi lorsqu'il est question des émotions. Dans ce domaine, on est plus proches du jardinage. Il faut trouver les bons emplacements, le bon sol, le bon ensoleillement, éviter que des parasites attaquent, arroser, attendre, prendre soin, etc, avant que l'éclosion ait lieu, que la beauté se révèle.

Et parfois, c'est juste l'emplacement qui n'est pas bon. Cette fleur ou ce légume ne peut simplement pas pousser à cet endroit. Il faut alors considérer un autre espace.

L'espace

Autre donnée majeure : l'espace est plus important qu'on le pense. Plusieurs facteurs entrent ici en jeu.

L'environnement, ses bienfaits et ses nuisances

Changer de décor peut bien souvent aider. Cela peut être temporaire, le temps de se ressourcer, de reprendre des forces. Ou bien, cela peut être un moyen de tourner le dos au passé, de laisser des choses derrière nous, de prendre un nouveau départ.

Attention ici, il faut être prudent. On ne veut pas simplement déplacer le problème. On veut plutôt se trouver dans une autre perspective... pour mieux le cerner et l'apprivoiser.

Effectivement, demeurer dans la même petite ville que la personne à l'origine de nos troubles peut entretenir un climat de peur et de stress dans lequel nous ne parviendrons jamais à devenir plus fort(e). Ou tout simplement, essayez de s'acclimater à un environnement qui ne nous correspond pas : c'est peine perdue.

On se déplace donc pour voir les choses autrement, envisager notre vie sous un nouvel angle. On n'oublie pas qu'on a toujours la possiblité de revenir dans deux jours, dans deux ans ou dans 20 ! Ou jamais s'il s'avère que c'est la bonne solution pour nous.

Rien n'est jamais définitif dans la vie, on remet chaque jour notre projet sur la table de travail. La vie, on la construit un peu chaque jour, une chose à la fois.

Nous sommes notre propre maison

Autre point très important de ce processus d'acceptation et d'apprivoisement de nos blessures profondes : savoir que nous sommes la seule chose durable dans notre vie. Il ne s'agit pas ici de nier l'apport d'un conjoint aimant ou de ne pas apprécier d'avoir une belle maison dans un quartier sympa. Non, il est question de prendre conscience de notre force.

Ces blessures émotionnelles qui nous habitent sont ineffaçables, mais on peut les transformer pour qu'elles s'intègrent mieux au décor. Par exemple, on peut transformer les événements en expériences. Quelles sont les grandes leçons que l'on a apprise ? Nous avons ce vécu en plus, nous savons de quoi il est question. Ce ne sont plus que des mots, ce sont des apprentissages, des ''atouts''.

La chose que l'on souhaite avancer ici, c'est une erreur que nous commettons toutes et tous : atetndre que quelqu'un vienne nous sauver. Cette personne c'est nous et seulement nous. Si on laisse quelqu'un d'autre s'en charger, on dépend de cette personne n'est-ce pas ? Et le jour où elle disparaît ou ne va pas très bien elle-même, on s'écroule de nouveau et retour à la case départ.

Nous sommes notre meilleur allié, nous sommes notre propre maison.

Par où commencer ?

Tout ce qui précède est juste, mais c'est également beaucoup d'informations qu'il n'est pas toujours facile d'intégrer au premier abord, car on voit de nombreux obstacles sur le chemin et cela bouche la vue.

On peut aussi avoir le sentiment tout à fait compréhensible de ne pas pouvoir y arriver, que la tâche est trop grande. Elle l'est. Et c'est pour cela qu'il faut procéder pas à pas.

Afin que donner à cette procédure, une chance de réussir, il faut commencer par s'éloigner des sources de souffrance.

Se protéger

Il faut se mettre à l'abri des abus tant physiques qu'émotionnels. Votre corps physique comme votre âme méritent d'être protégés. On parle souvent de toxicité de certaines personnes et il faut savoir la reconnaître. C'est une question d'énergie. Si vous vous sentez mal en présence de cette personne, il faut trouver un moyen de vous en éloigner. Là encore, il existe tant de situations qu'il nous est difficile d'aller plus loin. Mais c'est l'idée générale.

Il faut savoir que cette séparation peut faire mal, car il se peut que seulement certains aspects de cet individu soient toxiques, et que d'autres soient meilleurs. Dites-vous alors que ce n'est peut-être pas pour toute la vie, donnez-vous une chance de prendre du recul, d'envisager la situation différemment.

Se débarasser des sentiments drainants

La honte, la culpabilité, le rejet, la colère, la peur, l'anxiété, la tristesse, toutes ces émotions prennent le meilleur de vous-mêmes. Elles nous drainent. Elles occupent tout notre mental. Une étape majeure est de mettre tout cela à distance. Pour récupérer notre énergie vitale et la mettre au profit de tout ce qui est bon dans notre vie.

Même si nous l'exprimons ici en quelques lignes, c'est un processus qui peut être long. Ainsi donc, à chaque idée drainante qui se forme dans notre esprit, il faut apprendre à dire : tu n'es qu'une idée ! Tu n'es qu'une suite de mots ! Et dans certains cas, il faut la retourner contre la personne dont elle provient.

Prenons un exemple. Ce parent qui vous a dit pendant toue votre enfance que vous étiez nul(le). Ce ne sont que des mots. Et une personne capable de dire cela à un(e) enfant, cette personne est nulle. Cet individu est votre pète ou votre mère et vous aimez vos parents ? Certes, cela ne change rien à l'amour, mais dans ce cas précis, il ou elle a fait une erreur. Ce n'est pas si grave, c'est dans le passé, et ce ne sont que des mots. Aujourd'hui, vous savez que vous n'êtes pas ce que votre père ou votre mère vous dit que vous êtes. N'est-ce pas ?

La reconstruction

C'est seulement si vous êtes protégé(e) et que vous vous débarassez des intrus malveillants qu'une reconstruction est envisageable. Elle peut débuter parallèlement à ces deux étapes, mais la protection et ce ''nettoyage'' sont essentiels.

Guérir ses blessures profondes, c'est guérir les blessures de l'âme et on ne fait pas ça comme on guérrit les autres blessures.

Notre développement personnel ne peut reposer sur des fondations fissurées. Si on néglige ces étapes, tôt ou tard, on en paiera le prix. Une blessure, puis une autre et ce sont d'autres vies que la nôtre qui tentent de s'interposer. Il faut commencer par se ré-approprier notre propre existence.

Tout le monde peut y arriver, absolument tout le monde. De manières différentes bien entendu, mais chacun a droit à une vie harmonieuse.

Écoutez les conseils, tous les conseils. Vous ne les suivrez peut-être pas à la lettre, mais écoutez-les. Observez les comportements, la réaction de telle ou telle personne à telle ou telle occasion, inspirez-vous des autres, sachez qui vous souhaitez être et à qui vous ne voulez pas ressembler. Découvrez-vous !

Il n'existe pas qu'une seule manière de bien être, il existe autant de façons que de personnes. Trouvez la vôtre, car vous êtes unique. La connaissance de soi est un pillier de la reconstruction. L'estime de soi viendra par la suite.

Conclusion

Nous espérons de tout coeur que ce long article va vous aider à commencer les travaux dans votre maison, c'est-à-dire vous-même. Les relations que vous entretenez avec les autres et le monde vont changer si la relation que vous entretenez avec vous-même change en premier. La non acceptation n'est pas une option durable. Acceptez (avec ou sans l'aide d'un psychologue), nettoyez et continuez d'avancer en étant fier(ère) de vos blessures.

Oui, on peut être fier(ère) de ses blessures, car on les a surmontées, on a retrouvé confiance en soi. Plus de masque, juste nous, simplement nous, avec des plaies bien cicatrisées.

Cela ne veut pas dire que notre apparence ne changera plus jamais, que tout est terminé. Non, la vie continue. Mais désormais, on sait que face à une trahison, à une humiliation, une injustice, on saura comment réagir, on saura quoi faire, on a appris, on a grandit, on est fort(e) avec une estime de soi bien développée.

On est en paix.

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