Neurotransmetteurs : la clé du bonheur ?

Le bonheur trouve sa source dans le cerveau, plus précisément dans le système limbique, également appelé le "cerveau émotionnel".

D'un point de vue neurologique, les sensations de bonheur ne sont rien d'autre que des impulsions électriques, qui ont des conséquences différentes : le système limbique envoie les stimuli de bonheur de cellule nerveuse en cellule nerveuse au moyen de neurotransmetteurs.

Ce que ces substances déclenchent varie d'une personne à l'autre. C'est pourquoi une vague de bonheur submerge l'un, tandis que les larmes montent aux yeux de l'autre. Les réactions à un seul et même stimulus sont donc personnalisées.

Elles dépendent aussi de l'équilibre entre les neurotransmetteurs. Les chercheurs des neurosciences ont montré que la tendance individuelle au bonheur dépend d'un réglage fin des hormones et substances chimiques de type "neurotransmetteur". Dans cet article, La Clairière vous aide à faire le point sur ce mécanisme.

Principaux neurotransmetteurs impliqués

La sérotonine

La sérotonine stabilise notre psychisme. Les cellules nerveuses peuvent produire elles-mêmes ce neurotransmetteur. Pour cela, elles ont besoin de tryptophane, un composant protéique présent dans de nombreux aliments, comme les pommes de terre et les pâtes. Elles ont aussi besoin de lumière. C'est la raison pour laquelle certaines personnes sont sujettes à un blues hivernal.

Sonnenlicht für mehr Dopamin

Source : https://www.primal-state.de/dopamin-wirkung/

La dopamine

Autrefois, la dopamine était considérée comme le neurotransmetteur déterminant pour le sentiment de bonheur ou le plaisir. On sait aujourd'hui que la dopamine joue un rôle important dans ce domaine, mais uniquement parmi d'autres substances. Ce neurotransmetteur nous pousse à accomplir des actions qui nous rendent heureux. En d'autres termes : la dopamine est principalement responsable de l'anticipation. Sans elle, il serait souvent difficile de trouver l'énergie nécessaire pour accomplir ce qui nous apporte le bien être et le plaisir.

Dopamine structure

Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Dopamine

La noradrénaline

A faible dose, la noradrénaline a un effet stimulant, à dose plus élevée, elle a plutôt un effet excitant. La noradrénaline est le principal neurotransmetteur du système nerveux sympathique, mais elle agit également comme une hormone après sa libération par la médullosurrénale et la moelle épinière. La noradrénaline contracte les vaisseaux, dilate les artères coronaires et augmente la pression artérielle.

La noradrénaline peut être synthétisée dans l'organisme humain à partir des acides aminés phénylalanine et tyrosine. Les étapes de réaction nécessaires à la synthèse se déroulent non seulement dans la médullosurrénale, mais aussi dans les neurones postsynaptiques du système nerveux sympathique et dans différentes cellules nerveuses du cerveau.

Le GABA

GABA est l'abréviation d'acide gamma-aminobutyrique. Ce neurotransmetteur atténue l'excitation et calme le cerveau. Il contribue ainsi à en optimiser les capacités, grâce à une humeur apaisée qui favorise la concentration.

Les molécules de Gaba constituent un acide aminé non protéinogène qui peut avoir des effets positifs sur les performances et le bien être. Le GABA est produit à partir du glutamate, à la fois dans le pancréas et dans le cerveau.

Les molécules de GABA ne peuvent pas traverser la barrière hémato-encéphalique et ne peuvent donc pas atteindre le cerveau depuis l'extérieur. Il est essentiel que le cerveau lui-même produise la substance.

Les endorphines

Les endorphines sont des hormones que l'on considère parfois comme de l' "opium naturel". Elles sont responsables de la véritable sensation de plaisir et de bonheur. Être ivre de bonheur n'est donc pas une simple expression. Le corps sécrète davantage d'endorphines dans des situations exceptionnelles, par exemple en cas d'effort physique intense, de stress, mais aussi pour supprimer la douleur. Cette hormone est responsable de la sensation d'euphorie bien connue des coureurs, le "runner's high".

La phénéthylamine : la molécule de l'amour ?

L'hormone phénéthylamine est responsable de nos sensations de plaisir et de bonheur. Sa libération peut avoir des causes physiques et psychiques. Un entraînement d'endurance prolongé, par exemple, libère de la phénéthylamine et laisse au sportif une sensation de bonheur enivrante.

Mais la phénéthylamine est également responsable des sautes d'humeur dans le sentiment amoureux. Elle favorise les symptômes typiques tels que les picotements dans le ventre, les palpitations cardiaques et les troubles de la concentration.

L'ocytocine

Outre la dopamine, la sérotonine, le GABA, les endorphines ou la noradrénaline, il faut sans doute citer une substance dont on parle de plus en plus en science ces dernières années. Il s'agit de l'ocytocine. L'ocytocine favorise les contractions lors de l'accouchement, régule la production de lait et a une grande influence sur la relation générale entre la mère et l'enfant. L'ocytocine réduit l'anxiété et le stress. Chez les femmes comme chez les hommes, elle augmente les capacités sociales telles que l'empathie. Elle améliore l' humeur, réduit le baby blues et contribue au bonheur. Elle peut aussi rendre heureux.

Une recette du bonheur ?

Le rôle de la génétique et de l'épigénétique

Les gènes jouent un rôle important dans le bien être. Chacun d'entre nous a une prédisposition génétique à être heureux ou malheureux. En fonction de cet héritage, nous développons certaines caractéristiques personnelles, qui influencent à leur tour la manière dont nous ressentons la joie.

Nos parents sont-ils donc, d'une certaine manière, responsables du fait que nous traversons la vie avec légèreté et que nous vivons de nombreux moments heureux ? Des études scientifiques ont montré que nous sommes influencés de 30 à 50 % par notre patrimoine génétique et nos expériences de la petite enfance. C'est ce qu'ont montré des comparaisons entre proches parents.

Une hormone de la joie ?

Depuis plus de 50 ans, les scientifiques se demandent si la joie est mesurable et s'ils peuvent la percevoir dans les activités neuronales. Le bien être se voit-il dans le cerveau ? Les spécialistes des neurosciences ont ainsi montré que nos émotions et sentiments reposent sur des circuits complexes. Il n'y a pas qu'une seule région cérébrale responsable de la joie et du plaisir. La chimie du cerveau repose sur des strates qui correspondent chacune à une partie de l'expérience.

Le sentiment de joie relève d'une interaction complexe. Les recherches des neurosciences nous révèlent qu'il ne suffit pas de stimuler une seule série de neurones pour connaître la joie. On sait cependant que différentes hormones sont impliquées, comme nous avons pu le montrer, comme la dopamine, souvent considérée comme l'hormone du plaisir. Le mécanisme de la joie est aussi complexe que les êtres humains eux-mêmes.

Comment améliorer sa vie en développant la sécrétion de neurotransmetteurs ?

Un corps en bonne santé a naturellement tendance au bien-être. C'est cette tendance que l'on peut exploiter en cherchant à développer la sécrétion de dopamine, d' endorphines, de sérotonine.

Comme souvent, l'alimentation joue un rôle central en permettant d'augmenter le niveau des neurotransmetteurs, en évitant leur carence et en soutenant le système endocrinien. On peut se servir de compléments alimentaires pour moduler l' adrénaline et limiter le stress.

La méditation fait aussi partie des facteurs bénéfiques pour améliorer son état et mieux gérer ses émotions. Il existe donc de nombreuses choses que l'on peut faire pour réduire la douleur, prendre soin de son énergie et de ces messagers que sont les neurotransmetteurs.

Objectif : plus de neurotransmetteurs, l' exemple de la dopamine !

Vous trouverez sans problème des articles de magazine ou un livre qui vous explique comment augmenter votre taux de dopamine. Mais voici l'essentiel à savoir.

Rôle de la nutrition et des acides aminés

Votre organisme a besoin d'acides aminés. Ce sont les éléments constitutifs des protéines. Il en existe 21 différents. Certains sont fabriqués par le corps, d'autres sont dits essentiels et doivent être absorbés par l'alimentation. L'un d'entre eux est la tyrosine.

Elle est présente dans la plupart des protéines en tant qu'acide aminé non essentiel et constitue une substance de base pour la fabrication de la dopamine. La biosynthèse de la tyrosine se fait souvent à partir de la phénylalanine, un acide aminé essentiel.

Rôle de la santé digestive

Il n'est pas pour autant nécessaire à votre plénitude de consommer nombre de shakes protéinés. Mieux vaut prendre soin de ses intestins. Ces dernières années, les scientifiques ont découvert que l'intestin et le cerveau sont plus étroitement liés qu'on ne le pensait auparavant.

En fait, nos intestins sont souvent considérés comme un deuxième cerveau, car ils contiennent un grand nombre de cellules nerveuses qui produisent des neurotransmetteurs. La dopamine est l'un d'entre eux.

Certaines bactéries présentes dans notre intestin participent à la production de dopamine et peuvent donc avoir une influence sur notre humeur et notre comportement. Certaines souches bactériennes peuvent réduire les symptômes de l'anxiété et de la dépression, tant chez les animaux que chez les humains.

Rôle de l' activité physique

Une séance de sport provoque une sensation de bien-être, qui provient des endorphines. Il suffit ainsi de 10 minutes d' activité aérobie pour améliorer l'humeur. Les neurotransmetteurs sont à leur maximum après au moins 20 minutes. Une étude de trois mois a montré qu'une heure de yoga six fois par semaine augmentait significativement le taux de dopamine. La pratique au quotidien est donc recommandée, puisque le sport augmente la satisfaction.

Une autre technique réside dans la méditation. Vous pouvez aussi vous exposer à régulièrement à la lumière du soleil. Il est tout aussi essentiel de veiller à la récupération et donc à un sommeil régulier, de qualité.

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