Comment activer les neurotransmetteurs ?

Lorsqu'on parle des neurotransmetteurs, c'est le plus souvent pour évoquer les hormones du bonheur. Mais ces substances ont d'autres rôles. Ainsi, les neurotransmetteurs comme la sérotonine ou la dopamine déterminent en grande partie la communication des cellules grises entre elles.

Qu'est-ce que les neurotransmetteurs ?

Le traitement de l'information dans le cerveau dépend des réseaux de cellules nerveuses et de leurs échanges par le biais des synapses. Mais comment les cellules communiquent-elles entre elles ?

Neurotransmetteurs et communication entre les cellules nerveuses

Pendant longtemps, les chercheurs ont supposé que du courant électrique circulait entre les cellules - une hypothèse évidente, étant donné qu'au sein d'une seule cellule nerveuse, l'information est principalement transmise sous forme de potentiel électrique.

Dans certains cas, les messages sont transmis par le biais de liaisons électriques, appelées "gap junctions". Néanmoins, la plupart des synapses communiquent par le biais de neuromédiateurs chimiques. Cette méthode a été mise en évidence il y a près d'un siècle par le scientifique Otto Loewi.

Depuis, nombre de ses successeurs se sont penchés sur la transmission chimique de l'excitation électrique aux synapses et ont découvert que cette méthode offrait des possibilités bien plus variées qu'un simple point de contact électrique.

Les chercheurs ne sont pas sûrs que ces neurones soient spécifiques de l’homme mais ils ne les ont pas trouvés chez des rongeurs. © Siarhei, Fotolia

Source : https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/corps-humain-nouveau-type-neurone-decouvert-cerveau-humain-72586/

On appelle neurotransmetteurs les substances chimiques qui transmettent l'information au niveau des synapses. Les scientifiques ont pu identifier jusqu'à présent des dizaines de ces substances.

Les plus connues sont sans doute la sérotonine et la dopamine. D'autres neurotransmetteurs jouent toutefois un rôle décisif : dans la plupart des synapses, ce sont l'acide glutamique, le GABA (ou acide gamma-aminobutyrique) et la glycine qui interviennent pour la neurotransmission de l'information.

Quel est le mode de fonctionnement d'un neurotransmetteur ?

Les neurotransmetteurs migrent de la synapse du neurone émetteur vers une membrane postsynaptique, qui peut être située sur l'axone, les dendrites ou le corps cellulaire d'un autre neurone récepteur.

Au niveau de la membrane postsynaptique, les molécules du neurotransmetteur s'adaptent à certaines protéines réceptrices comme une clé dans une serrure. Elles peuvent y exercer une action excitatrice ou inhibitrice - cela dépend du neurotransmetteur et du type de récepteur.

Après la transmission du message, le système fait en quelque sorte le ménage : pour que la synapse soit à nouveau fonctionnelle, les molécules du neurotransmetteur doivent être éliminées du site de transmission. Les protéines de transport assurent la réabsorption du neurotransmetteur dans le neurone. Là, il est soit recyclé, soit dégradé.

Chaque neurotransmetteur a donc besoin d'une mécanique spécifique, permettant la synthèse de la substance, sa libération, sa mise en action, puis son élimination ou son recyclage.

Il faut savoir que de nombreuses substances comme les médicaments ou les drogues peuvent intervenir dans le cycle biochimique des neurotransmetteurs en bloquant les récepteurs et en inhibant la capture ou le recyclage.

Les trois principaux systèmes de neurotransmetteurs

Les cellules nerveuses sont spécialisées pour utiliser certains neurotransmetteurs et pas d'autres. C'est ce qui permet d'identifier les réseaux de neurones qui correspondent à un neurotransmetteur donné. De cette manière, il est plus simple de choisir les systèmes sur lesquels on souhaite agir pour activer ses neurotransmetteurs.

Principaux systèmes de neurotransmetteurs

Les systèmes de neurotransmetteurs les plus connus et les mieux étudiés sont :

  • le système cholinergique, qui utilise le neurotransmetteur acétylcholine
  • le système sérotoninergique, avec le neurotransmetteur sérotonine
  • le système dopaminergique, avec le neurotransmetteur dopamine.

Nous entrerons davantage dans les détails concernant ces trois systèmes dans la suite de cette article, afin de fournir plus d' informations sur chacun d'entre eux et sur les neurotransmetteurs impliqués dans la transmission des messages entre les cellules nerveuses.

Production des neurotransmetteurs de ces trois systèmes

Dans ces trois systèmes, les neurotransmetteurs ne sont produits que par des groupes de neurones précis et restreints. Mais leur influence s'étend à de très nombreuses localisations du cerveau par le biais de 100.000 synapses par neurone impliqué.

De plus, l'acétylcholine, la sérotonine et la dopamine ont un effet plus lent et plus durable que le glutamate ou l'acide glutamique, car elles ne sont pas libérées dans une seule synapse, mais de manière diffuse dans une zone plus vaste.

Elles jouent par conséquent un rôle particulier dans la régulation d'états globaux tels que le sommeil ou l' humeur. Elles contribuent à l' équilibre, permettent de lutter contre le stress et d'assurer un état de bien être.

L' acétylcholine : le neurotransmetteur polyvalent

L'acétylcholine est le premier neurotransmetteur à avoir été découvert. Elle joue un rôle décisif dans le système nerveux végétatif et intervient à l'interface entre les nerfs moteurs et les muscles squelettiques.

Mais on trouve également des neurones cholinergiques dans le cerveau. Les plus importants d'entre eux peuvent être regroupés en deux systèmes de modulation diffuse.

L'un de ces systèmes innerve l'hippocampe, le néocortex et le bulbe olfactif à partir de la base du cerveau. Ces cellules sont parmi les premières à mourir dans la maladie d'Alzheimer. On ne sait pas dans quelle mesure il existe un lien direct avec la maladie.

Parmi les médicaments autorisés contre la maladie d'Alzheimer, qui sont destinés à retarder la perte des facultés mentales, on trouve des substances actives qui ralentissent la dégradation de l'acétylcholine dans le cerveau.

Les neurones cholinergiques sont notamment impliqués dans le contrôle de l'attention et de l'excitabilité du cerveau pendant le sommeil et l'éveil. Des études sur les animaux ont montré que l'acétylcholine favorise la transmission des stimuli sensoriels du thalamus vers les régions compétentes du cortex.

En outre, on estime qu'elle joue un rôle décisif dans la plasticité et l'apprentissage.

La sérotonine, neurotransmetteur de l' humeur

La sérotonine a été isolée pour la première fois dans la muqueuse du tractus gastro-intestinal. Elle doit son nom à son effet sur la tension artérielle : en tant que composant du sérum, elle régule la tension (tonus) des vaisseaux sanguins.

En tant que neurotransmetteur, la sérotonine n'est détectable que dans les neurones dont les corps cellulaires sont situés dans le tronc cérébral. De là, les axones innervent pratiquement toutes les régions du cerveau et influencent par exemple la perception de la douleur, le rythme du sommeil et de l'éveil ainsi que l'état d'esprit.

Si le taux de sérotonine dans le cerveau est trop élevé, l'agitation, le stress et les hallucinations peuvent apparaître. Un manque de sérotonine peut entraîner des états dépressifs, de l'anxiété et de l'agressivité.

La sérotonine est présente dans l' alimentation, mais elle ne peut pas passer de la circulation sanguine au cerveau. Elle y est plutôt produite à partir de l' acide aminé tryptophane.

La quantité de sérotonine dans le cerveau peut être influencée par le taux de tryptophane, qui lui-même peut être influencé par l' alimentation.

Ainsi, une alimentation riche en hydrates de carbone entraîne une disponibilité élevée de tryptophane ; à l'inverse, la privation d'hydrates de carbone peut provoquer des troubles du sommeil et des dépressions.

De nombreux antidépresseurs et médicaments contre l'anxiété augmentent de manière ciblée la quantité de sérotonine disponible dans le cerveau, par exemple en ralentissant la recapture présynaptique. Ces substances actives sont connues sous le nom d'inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS).

La dopamine, le neurotransmetteur qui régule le comportement

Tout comme la noradrénaline et l'adrénaline, d'autres neurotransmetteurs particulièrement importants pour le système nerveux périphérique végétatif, la dopamine est un neurotransmetteur produit à partir de l' acide aminé tyrosine.

Avant que des expériences sur les animaux ne montrent, plutôt par inadvertance, son importance pour le système nerveux central, la dopamine a longtemps été considérée comme un simple précurseur chimique de la noradrénaline.

On trouve des cellules contenant de la dopamine à de nombreux emplacements du système nerveux central, mais deux groupes de neurones dopaminergiques ont une importance particulière. L'un d'entre eux se trouve dans la substance noire du mésencéphale.

Ces neurones ont pour mission de contrôler les mouvements volontaires. Lorsque les cellules dopaminergiques dégénèrent, le patient souffre de troubles moteurs, c'est la maladie de Parkinson.

Mais le neurotransmetteur dopamine est surtout connu pour son rôle dans la motivation. Il active ainsi un système de récompense, qui tend à renforcer les comportements utiles à la survie.

Si l'on augmente la quantité de dopamine disponible à l'aide de substances actives, les personnes ressentent une stimulation. L'effet peut d'ailleurs être addictif. On peut citer la cocaïne, une substance qui inhibe la recapture de la dopamine et assure ainsi un sentiment de bien être, l'augmentation de l'estime de soi et l'euphorie.

En d'autres termes, le système de récompense lié aux neurotransmetteurs comme la dopamine peut conduire à la dépendance et à l'addiction, en raison de l'action spécifique du neurotransmetteur sur les neurones dopaminergiques.

Que faire concrètement pour stimuler les neurotransmetteurs ?

Nous avons vu que certaines drogues peuvent agir sur les neurotransmetteurs. Mais ce n'est évidemment pas la meilleure solution ! Mieux vaut regarder du côté de l' activité physique et de l' alimentation.

Pour réduire le stress et augmenter le sentiment de plaisir, ou encore pour réguler ses émotions, il est essentiel de prendre soin de son organisme au quotidien. De cette manière, on soutient son énergie, tout comme son système immunitaire. On peut aussi développer une attitude plus positive face à la vie.

Le rôle clé des aliments

Vous pouvez prendre soin de votre organisme et de vos neurotransmetteurs en consommant certains aliments. Ces derniers fournissent directement le neurotransmetteur ou, plus fréquemment, les acides aminés qu'utilise l' organisme pour les fabriquer.

Essayez d'inclure les aliments suivants dans votre régime quotidien pour soutenir vos neurotransmetteurs :

Épinards, bananes et amandes

Ces aliments contiennent l' acide aminé L- tyrosine, qui est un précurseur important de la dopamine.

Les graines de courge, l'avocat et le cacao cru

Ces aliments aident l'organisme à convertir le tryptophane en sérotonine.

La gelée royale

Ce produit de la ruche contient de grandes quantités d'acétylcholine, l'un des composants essentiels pour le cerveau, en ce qui concerne la mémoire et les mécanismes de l'apprentissage.

L'oeuf

Le jaune d'œuf contient de la choline, un élément constitutif de l'acétylcholine. Les œufs fournissent de la tyrosine et de la phénylalanine, qui sont nécessaires à la production de dopamine.

Les probiotiques

Les probiotiques contribuent à la production de sérotonine.

Les betteraves rouges

Ces aliments contiennent une forte concentration de glutamine, une substance dont notre sang a un besoin important et qui est un précurseur du GABA. L'acide gamma-aminobutyrique agit comme un neurotransmetteur dans le système nerveux central, le centre de contrôle de notre corps.

Les pommes

Les pommes contiennent de la quercétine, un antioxydant qui stimule la production de dopamine.

Le chocolat noir

Il contient de la phényléthylamine, qui stimule la production de dopamine et de noradrénaline, une hormone dont nous avons besoin pour gérer le stress.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chocolat_noir

Comme vous pouvez le voir, il s'agit d'aliments délicieux et sains. Les personnes qui les consomment contribuent à fournir la cellule en acides aminés et à augmenter leur niveau de neurotransmetteurs.

Pourquoi l' activité physique rend heureux

Pourquoi des millions de personnes dans le monde chaussent-elles leurs chaussures de sport et courent-elles tous les jours ? La réponse est évidente : parce que cela rend heureux. Mais qu'est-ce qui déclenche exactement ce sentiment de bien être, de détente ou même d'euphorie ?

La réponse est à chercher du côté des neurotransmetteurs. Les personnes qui font du sport augmentent la quantité de sérotonine et d'autres neurotransmetteurs comme la dopamine, l'adrénaline et la noradrénaline.

Ces neurotransmetteurs pourraient, selon les scientifiques, déclencher l'ivresse de la course à pied ; la sérotonine améliore l' humeur, comme nous l'avons vu.

Faut-il consommer des compléments alimentaires pour aider ses cellules nerveuses ?

Dans certaines situations, l' activité physique et l' alimentation peuvent ne pas suffire. Il faut alors permettre au corps de fabriquer les neurotransmetteurs à partir d'un acide aminé en se supplémentant.

L' équilibre nutritionnel n'est pas simple à obtenir de nos jours et c'est pourquoi de nombreux laboratoires proposent des compléments alimentaires, par exemple de la vitamine B5 en gélules. Le complexe des vitamines B est recommandé en cas de troubles de l'humeur. Vous pouvez aussi consommer du germe de blé.

Vous cherchez de l' information sur les neurotransmetteurs ? Vous pouvez évidemment consulter votre docteur, ou encore vous tourner vers un livre sur les compléments alimentaires ou la nutrition.

Mais pour mieux connaître ces messagers de notre cerveau et de nos neurones que sont les neurotransmetteurs, vous pouvez aussi choisir de participer à l'un des webinaires que La Clairière consacre à la question.

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